Plongez dans les coulisses des Nouvelles Galeries avec une exclusivité captivante ! La rédac a eu le privilège de s’envoler pour Copenhague afin de rencontrer David Thulstrup, l’architecte d’intérieur danois, qui se cache derrière la magie des Nouvelles Galeries. Nous le remercions chaleureusement pour son accueil généreux et son hospitalité.
Dans cette interview, David nous dévoile tous les secrets de son art, en français aussi fluide que ses talents d’architecte.
Ça va être une conversation très légère, très agréable. Est ce qu’on peut commencer par une petite présentation, David ?
Je m’appelle David Thulstrup. Je suis architecte et j’ai fondé mon studio il y a 15 ans quand je suis revenu au Danemark à Copenhague pour vivre après beaucoup d’années à Paris et à New York. Et je travaille principalement pour des projets comme les Nouvelles Galeries d’Annecy.
Pour les Nouvelles Galeries tu as fait l’architecture d’intérieur?
Oui, en fait, quand je suis venu sur le projet, Manuelle Gautrand, avait fait l’architecture. Le lieu était en construction. C’est un très beau projet. Et je suis ravi d’avoir eu la chance de travailler avec vous et avec Manuelle Gautrand sur ce projet. Et ma mission, c’était vraiment de faire une belle expérience pour les gens qui se déplacent dans le corridor. Il fallait également penser à des petites pauses.
Je voulais emmener un peu de l’environnement qui se trouve autour de nous aux Nouvelles Galeries. Je voulais ramener la ville aux Nouvelles Galeries, le lac et les montagnes. Et surtout, quand je travaille, je suis très inspiré par la nature qui nous entoure et j’aime travailler avec les matériaux qui viennent du lieu spécifique où on se trouve.
C’est intéressant ce que tu disais sur le fait que tu t’inspires de la nature environnante pour composer le lieu. Tu as dit que tu habitais en France auparavant est-ce que tu connaissais Annecy?
Je suis sûr à 99 % que je suis déjà venu avec mes parents étant enfant.
Quelle image avais-tu d’Annecy avant de démarrer le projet?
J’avais l’image du lac. Je me souviens de l’eau, de la pureté de l’eau, de sa clarté et cette couleur presque turquoise.
Tu as eu envie de recréer quelle ambiance quand tu as commencé à travailler sur le projet?
J’avais envie de travailler quelque chose avec la texture. Quelque chose qui donne la sensibilité de la nature. On est entouré de forêts, entouré de montagnes. Et je voulais ramener une petite touche de ça dans cet immeuble, absolument fantastique, brutaliste. C ‘est un immeuble brutaliste des années 60. Et je voulais faire quelque chose de naturel. Je crois vraiment que les gens, quand ils sentent et voient la sensibilité du matériaux naturels, que c’est reposant et que ça donne envie de rester dans cet environnement.
Pour le sol, on a utilisé presque neuf différentes matières qui viennent des environs d’Annecy. C’est de la pierre naturelle de la région. En fait, neuf pierres sont représentées par l’est, le sud et l’ ouest. C’est-à dire, trois pierres pour chaque endroit. Et en fait, l’idée que j’ai eu, c’était de faire couler les différentes pierres entre elles.
Dans la partie ouest, la pierre est grise et dans la partie sud, la pierre est de la même couleur que le sable. Et à l’est, la pierre est très foncée. Et chaque fois que les différentes pierres se rencontrent elles forment un dégradé.
En quoi est ce que les Nouvelles Galeries changent d’un centre commercial ?
Et je crois qu’on a fait un grand travail avec les Nouvelles Galeries pour vraiment faire en sorte qu’il y ait une identité, presque comme un petit village. Le sol est en pierre, le plafond en bois, les colonnes également. Chaque devanture de magasin est en bois également.
Et je crois, que l’idée c’était que les gens restent, qu’ils passent comme dans la ville. Même si on est à l’intérieur, ça ressemble à une petite rue piétonne. On a mis beaucoup d’attention sur le dessin de ce projet pour vraiment donner quelque chose d’un peu nouveau, mais en même temps, une sensibilité de quelque chose qu’on reconnaît.
Tout ce que tu me dis me fait penser à ce concept que vous avez ici, au Danemark. Le Hygge. Est-ce que tu peux nous le présenter?
Je peux essayer. C’est probablement un peu différent pour chaque personne. Je le pratique à chaque fois que je rentre chez moi. C’est le fait de recevoir aussi. Quand on rentre le soir on allume 15 bougies pendant cette période où c’est noir. Je commande autour de 300 bougies pendant cette période parce qu’on en utilise beaucoup. Hygge c’est l’idée de créer une ambiance où on se sent en sécurité, relax.
Et enfin c’est faire attention à ce que les gens autour de soi soient bien. Au bureau chaque matin, quand c’est noir pendant l’hiver, on allume des bougies. Il y a des bougies le matin, au moment du déjeuner. On déjeune tous ensemble et le hygge c’est ce petit moment qu’on partage.
C’est plutôt pendant la période de l’hiver. C’est aussi un geste social. Chez soi le soir ou au restaurant. C’est la façon qu’on a de se rassembler et autour de quoi. Et pour ça, l’environnement, ce qui nous entoure, aide énormément.
Au moment de désigner l’intérieur des Nouvelles Galeries, est ce que tu as pensé à ce concept ?
J’ai pensé à des moments où on peut se reposer. Par exemple, dans le corridor sud, on peut profiter du soleil. On a créé des petits moments où on peut s’asseoir où on peut vraiment se reposer et être en privé.
C’est quoi la chose dont tu es le plus fier ?
Je suis fier de l’entièreté du projet. Mais je trouve le sol très beau. C’était très compliqué à travailler. Et aussi ce grand lustre métallique. Je trouve très beau le grand lustre métallique au plafond, place est. Il est à l’image du bâtiment rond, le bâtiment original.
Et je voulais vraiment lier le bâtiment original avec le bâtiment que Manuelle Gautrand a fait avec les satellites. Tout est question de cercles et de tangentes. Et le lustre au plafond rappelle ça. Ça renvoie à la fois au passé et au présent.
Est-ce que la forme ronde en architecture est inspirante ou difficile à travailler ?
Je ne dirai pas que c’est simple, mais c’est très inspirant. Le bâtiment original est absolument magnifique. Et les bâtiments ronds sont très fascinants parce que c’est une architecture qui n’est pas très commune. Il faut sans cesse trouver des solutions pour les installations. Les portes ou le sol par exemple. Je l’adore ce bâtiment rond.
C’est quoi ta routine danoise pour te sentir bien?
Le bureau est vraiment très proche de la plage. Dès que l’été arrive, on va se baigner après le déjeuner. Dès que l’eau est un peu chaude, parce que ce n’est pas très chaud ici (rire).
On déjeune vers midi après on va se baigner et on est de retour vers 12h45 en s’étant baigné. Et c’est absolument génial. C’est une façon d’être ensemble avec mon équipe, mais c’est aussi un break dans la journée de travail. J’adore habiter à Copenhague. Et c’est ça que j’ai remarqué avec Annecy. Il y a vraiment ces deux côtés. On peut travailler et profiter de la nature autour de nous. La plage, la montagne. Je trouve très important de profiter de ça chaque jour, pas juste les week- ends. Ici, dans les pays Nordiques, on vit vraiment différemment pendant l’hiver et pendant l’été. L’hiver, on est vraiment dans un petit cocon. Je me réveille vers 5h45 chaque matin toute l’année. Quand je me lève et que je me couche, il fait nuit. Mais l’été c’est en lumière. On vit à l’extérieur, on a envie de sortir bien plus.
C’est vraiment deux vies radicalement différentes. La nature nous dicte nos émotions.
Tu parles de lumière, est-ce que c’est quelque chose avec lequel tu as travaillé pour les Nouvelles Galeries ?
Le seul endroit où il y a de la lumière naturelle c’est dans la partie sud. Je voulais qu’on profite du soleil. Chaque projet que je fais, je travaille vraiment la lumière artificielle, mais aussi la lumière naturelle et la filtration de ça. Pour moi, la lumière naturelle est tellement importante parce qu’on est habitué ici à en avoir si peu.
J’ai vraiment travaillé l’assise et l’espace pour profiter de cette lumière naturelle.
Est ce que tu as travaillé la lumière au sein des Nouvelles Galeries en fonction des saisons ?
Chez vous, les températures sont différentes. Il fait chaud l’été et froid en hiver. J’ai voulu donner un côté Hygge et jouer avec les saisons. On a fait une lampe incrustée dans les colonnes en bois sur une plaque en métal. Et donc quand il fait noir ça donne une autre ambiance que quand il y a la lumière naturelle.
Merci
Oona de la rédac
